
Contexte
À l’heure où l’appropriation des espaces publics, ainsi que la place des pratiques sportives libres sont des sujets clés, Banc Public Skatestore et Katra se réunissent autours d’une préoccupation commune, que peuvent apporter les pratiques urbaines et sous quelle forme dans la ville de demain ?
Le street art et le skate ont en commun des origines flirtant avec les espaces publics, des piscines vides de Californie aux wagons de fret du Bronx, les deux disciplines émanent d’une volonté d’expression libre, prenant appui sur des éléments de la rue, des espaces délaissés.
Les années sont passées et les pratiques se sont institutionnalisées, avec l’arrivée du skateboard aux JO et la mutation du graffiti en fresques légales, composées avec concertation citoyenne.
C’est dans ce climat que notre génération de skateurs underground et d’artistes visuels cherche son identité, orientés vers des espaces dédiés mais l’oeil inévitablement attiré vers ce mur inaccessible, ces marches infranchissables.




Transi-trottoir
C’est au sein de l’ancien MIN, devenu lieu d’urbanisme transitoire, que la créativité peut encore le mieux s’exprimer : les murs sont temporaires et donc habitables, le goudron lisse et inoccupé donc praticable.
Un labo à ciel ouvert, dans lequel nos deux équipes imaginent l’organisation d’une session de skate autogérée, faisant cohabiter sport urbain et graphisme libre dans une formule nomade et éphémère.




Skate & diy
Une partie de l’équipe Banc Public a réalisé des constructions en bois modulables à partir de matériaux de récupérations dans le but de construire des formes skatables. Le matériel, en partie récupéré dans les ateliers de Katra, favorise la démarche d’upcycling et de do it yourself (ex. podium estrade bois fashion week 2019 - Fournisseur Ressourcerie Culturelle)
Katra est intervenu pour mettre en valeur ces modules en utilisant des motifs d’animaux :
Si ceux-ci servent surtout à se camoufler dans la nature, retournons leur fonction en créant des anti-camouflages urbain, des peaux qui attirent et ouvrent l’oeil sur la pratique de cette discipline artistico-sportive.
La combinaison de ces deux approches donne une faune étrange, nomade et fluo, éphémère par essence, qui peut se déployer en un rien de temps pour former un skatepark.







Roue libre
Le dimanche 28 février, 13h, l’équipe de skateurs de banc public se réunit au MIN pour un shooting visant à mettre en valeur le travail fourni.
Le skate park est installé, déplacé selon les inspirations d’un spot à un autre. L’équipe Katra se décide à lancer un atelier peinture en parallèle.
17h30, tous les modules sont rangés, chacun s’affaire à rentrer chez lui avant le début du couvre feu.
Les échos des roues et des exclamations de joies lorsqu’une figure est replaquée résonnent un instant dans les halles, transformée en lieu de vie le temps d’une après-midi ensoleillée.







Synthèse
Avec cette session, Banc Public et Katra démontrent la rapidité de prototypage, création et installation de tels dispositifs, sans achat matériel, dans une démarche à la fois de speed design et d’upcylcing.
L’épisode 1 de cette collaboration Banc Public X Katra a pour but de montrer les possibilités de modulation d’un espace vide, sans fonction, en un espace de sport urbain, coloré, vivant. Ouvrir la porte à l’expression libre
peut générer de nouveaux usages, parfois évidents, parfois moins, dans tous les cas créatifs, qui dessinent la ville de demain.
Se réapproprier l’espace, c’est aussi y faire plus attention, en prendre naturellement plus soin.
Nos yeux se tournent assez logiquement vers une expérimentation en lieu public, l’épisode 2 peut-être ?
